Le traitement des traumatismes de la cheville est très variable en fonction du ou des diagnostics que présente votre patient. Dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire et de la nécessaire interaction entre les différents professionnels de santé prenant en charge le patient, il est primordial que tous les praticiens utilisent les mêmes termes médicaux. Dans ce blog, nous allons nous intéresser aux définitions des 3 types de traitement envisageables dans les traumatismes de cheville :
Le traitement fonctionnel repose sur le principe fondamental de préserver la fonction de la cheville traumatisée. L'objectif est de minimiser les perturbations fonctionnelles et de favoriser une récupération maximale, permettant au patient de retrouver le plus rapidement possible sa capacité à effectuer les mouvements et les activités normales de la cheville.
Les principales composantes du traitement fonctionnel comprennent le repos, la gestion de la douleur et de l'inflammation, la rééducation et l’utilisation d’un strapping ou d’une attelle. Dans le traitement fonctionnel l’appui est permis et soulagé par des béquilles. Il n’est alors habituellement pas nécessaire (sauf cas particulier) de mettre en place une anticoagulation préventive.
Ce traitement s’adresse aux lésions qui ne sont pas à risque de déplacement secondaire (fracture du calcanéus par exemple) ou de mauvaise cicatrisation (rupture du tendon d’Achille).
L’objectif du traitement fonctionnel est donc de permettre une récupération rapide de la fonction dans le cadre de lésions ne nécessitant pas de traitement orthopédique ou chirurgical.
Le traitement orthopédique est une approche thérapeutique qui implique l'utilisation de dispositifs d'immobilisation tels que des plâtres, des résines ou des bottes amovibles. Son objectif est maintenir la cheville en position de fonction c’est à dire en position neutre à 90° et de limiter le risque de déplacement secondaire d’une fracture. Dans certains cas l’immobilisation pourra se faire dans une position particulière afin de favoriser la cicatrisation (immobilisation en flexion plantaire de 30° pour les ruptures du tendon d’Achille par exemple). Le traitement orthopédique peut également inclure des techniques de réduction fermée. Il s’agit alors de réduire manuellement la fracture ou l’articulation déplacée par manoeuvre externe. Cela peut être effectué dans un service d’urgence ou au bloc opératoire.
Dans le traitement orthopédique, l’appui est souvent proscrit mais peut être soulagé par des béquilles en fonction du type de lésion présenté par le patient.
L’objectif du traitement orthopédique est donc d’obtenir la consolidation ou la cicatrisation des lésions sans risquer de déplacement secondaire ou de défaut de cicatrisation.
Les fractures déplacées ou à risque de déplacement justifient d’un traitement chirurgical. Il s’agit alors d’aborder la fracture, de la réduire et de la fixer par du matériel chirurgical. Il en va de même pour certaines ruptures tendineuses qui nécessitent une suture chirurgicale.
Après l’intervention, un traitement complémentaire est nécessaire. Il s’agit soit d’un traitement fonctionnel sans immobilisation soit d’un traitement orthopédique. Cela dépend du type de fracture et du type de traitement réalisé.
L’objectif du traitement chirurgical est de traiter directement une lésion qui n’évoluerait pas favorablement en traitement fonctionnel ou orthopédique.
Les traumatismes de la cheville nécessitent une évaluation précise tant il existe de diagnostics différentiels. Le choix entre le traitement fonctionnel, orthopédique ou chirurgical dépend du type de lésions rencontré et des besoins spécifiques du patient. Un démarche diagnostic précise est essentiel pour déterminer la meilleure approche thérapeutique possible.